La voiture autonome va révolutionner le monde automobile mais aussi le marché de l’assurance auto. Un véhicule autonome est un véhicule automobile apte à rouler, sur route ouverte, sans l’intervention d’un conducteur. Il devrait se développer dans les prochaines années, tous les constructeurs y travaillent. Selon certaines études, en 2030, à Paris, une personne sur deux empruntera une voiture autonome pour ses trajets.

« Dans une voiture totalement autonome, le conducteur n’a plus de rôle, l’assurance individuelle n’a donc plus de sens. »

Cette évolution aura un impact majeur sur le marché de l’assurance automobile. « L’assurance automobile telle que nous la connaissons n’aura probablement plus cours. Dans une voiture totalement autonome, le conducteur n’a plus de rôle, l’assurance individuelle n’a donc plus de sens. Se déplacer en voiture autonome se comparera à être passager d’un train », explique Denis Bicheron, expert automobile pour le courtier Gras Savoye.

Des contrats auto à repenser complètement

Les assureurs devront concevoir et proposer de nouvelles offres. Le partenariat entre Axa et Navya va donc permettre de proposer des offres adaptées à cette évolution du marché. Navya est une startup lyonnaise spécialisée dans la conception et la construction de véhicules autonomes, électriques et robotisés. Elle a déjà commercialisé 89 exemplaires dans 17 pays. Axa proposera donc des offres d’assurances pour accompagner Navya dans son rôle de constructeur, mais également pour les sociétés qui exploitent commercialement les navettes de Navya.

Un partage de données stratégique

Mais au-delà de concevoir des offres, le partenariat entre les deux marques va plus loin. L’accord comprend une partie « Recherche et Développement », autour du partage des données générées par le véhicule autonome. L’objectif est qu’Axa connaisse mieux les nouveaux risques liés à cette technologie grâce aux données issues du véhicule autonome.

En théorie, les véhicules autonomes permettraient de réduire considérablement le risque d’accident. Les voitures sans pilote utilisent les modèles prédictifs et prescriptifs pour gérer toutes les informations provenant des capteurs du véhicule, pour modéliser des réponses et des comportements en temps réel. Plus la voiture et son ordinateur parcourent de distance, plus ils apprennent. L’objectif des scientifiques est de transformer l’expérience en information programmable.

De nouveaux risques sont également à prévoir comme le cyber-terrorisme, ou le piratage informatique des ordinateurs de bord, puisque les véhicules autonomes seront totalement informatisés.

Connaître les nouveaux risques

Pour concevoir des polices d’assurance adaptées aux véhicules autonomes, les assureurs devront identifier le mieux possible les risques qui ne peuvent plus se produire avec ces véhicules, ceux qui existent toujours, et les nouveaux risques. La recherche scientifique doit également se poursuivre pour permettre aux véhicules prédictifs de prévoir un nombre d’événements lors d’un trajet le plus important possible.

C’est à ce besoin d’identification des risques qu’Axa entend répondre en s’associant à Navya. « En accompagnant [Navya] dans son développement, nous allons approfondir notre connaissance des risques liés à l’émergence des véhicules autonomes afin de proposer des offres et services toujours plus adaptés à nos clients. Dans la continuité de nos collaborations déjà annoncées avec des nouveaux acteurs innovants du transport, ce partenariat renforce notre ambition d’être l’assureur référent des nouvelles formes de mobilité », déclarait récemment Guillaume Borie, le directeur de l’innovation du groupe Axa.